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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 13:20

La French Connection est une appellation d'ensemble pour désigner la totalité des acteurs qui prirent part à l'exportation d'héroïne depuis la France jusqu'aux États-Unis. 

 

 

Malgré les idées reçues, il ne s'agissait pas d'une seule et même organisation mais d'une multitude de réseaux et d'équipes disposées pour la plupart à Marseille en Corse et Paris, mais aussi dans des villes moins en avant comme Bordeaux ou Le Havre.

Importée en France depuis l'Orient (Turquie, Indochine, Syrie), la morphine-base était ensuite transformée en héroïne dans des laboratoires installés pour la plupart dans le sud de la France pour finalement prendre la route des États-Unis et du Canada.

Les trafiquants français étaient à cette époque les principaux fournisseurs des organisations criminelles américaines.

 


Ce système avait été imaginé par les gangsters marseillais Paul Carbone et François Spirito dans les années 1930 à une échelle assez restreinte. Avant que le marché n'explose dans les années 1950 et 1960, sous le règne d'Antoine Guérini, époque où l'ensemble des réseaux de la French Connection envoyait en moyenne 270 kilos d'héroïne mensuels aux États-Unis. En 1970, le traffic de la French était estimé entre 40 et 44 tonnes.

 

Auguste Ricord, François Spirito, Jean-Baptiste Croce, Joseph Cesari, Paul Mondoloni, Jean-Claude Kella, Salvatore Greco ou encore Nick Venturi sont quelques-unes des figures marquantes de la French Connection.

 

La French Connection aussi connu sous le nom de Corsican Connection, car la majeure partie de ses dirigeants étaient corses.

Elle traitait avec les parrains mafieux italo-américain Lucky Luciano et Meyer Lansky.

 


Des années 1930 aux années 1950

Dès le début du XXème siècle des marins corses, en service sur la ligne maritime Saîgon-Marseille, convoyaient discrètement de l'opium demi-raffiné, c'est l'époque des "navigateurs". Les premiers laboratoires illégaux furent découverts, près de Marseille, en France, en 1937. Ces laboratoires furent mis sur pieds par le parrain marseillais de l'époque, d'origine corse, Paul Carbone.

Durant des années, la mafia corse avait mis au point ce trafic international d'héroïne pour inonder le marché américain. Ce réseau créé fut appelé French Connection.

 

 

Après la Seconde Guerre mondiale, la mafia corse, ainsi que la mafia sicilienne et napolitaine, collaboraient avec les services secrets américains comme la CIA et le DGSE. Cette collaboration avait pour but de préserver le port de Marseille de l'emprise des communistes.

La morphine-base servant à la préparation de l'héroïne était importée d'abord d'Indochine, puis de Turquie. La transformation était opérée dans des laboratoires clandestins à Marseille et dans ses alentours.

L'héroïne marseillaise était réputée pour sa grande qualité, pure à près de 98 % (contre 60 % à 70 % pour les autres productions de l'époque).

 

 

Les chimistes du Milieu marseillais, notamment Jo Césari et Henri Malvezzi, étaient particulièrement recherchés.

Marseille, de par sa position de carrefour de la Méditerranée, servait de port d'entrée pour l'Europe de toutes sortes de trafic de produits illégaux, dont notamment l'héroïne.

 

La première prise significative, de l'après-guerre, date du 5 février 1947 avec 3 kg d'héroïne. Elle s'effectua sur un marin corse, arrivé de France.

De fait, il devenait clair que le milieu français tentait de s'imposer de plus en plus dans le trafic international de l'opium. Cette intuition s'avéra confirmée par la prise de 13 kg d'héroïne, le 17 mars 1947, sur le paquebot St. Tropez. De même, le 7 janvier 1949, la police saisit plus de 23 kg d'opium et d'héroïne sur le bateau français Batista.

 


Les années 1960

La première affaire importante, liée à la French Connection, date de 1960.

En juin, un informateur fait une révélation à un agent de la lutte contre les stupéfiant.

Mauricio Rosal, l'ambassadeur guatémaltèque, en poste à Beyrouth au Liban, était un trafiquant d'héroïne entre Beyrouth et Marseille. Les agents de lutte contre les stupéfiants saisissaient environ 90 kilos d'héroïne par an. Mais les différents services évaluaient le trafic de stupéfiants, mise au point par les corses, à 90 kilos par semaines.

Rosal, seul, en un an, à passé plus de 200 kilos d'héroïne en utilisant son seul statut d'immunité diplomatique.

 

Le rapport, du Federal Bureau of Narcotics's de 1960, estimait le trafic annuel d'héroïne entre la France et les USA entre 1200 et 2300 kilos. Les trafiquant français satisfaisaient la demande de 80 à 90 % du marché.

 

Jacques Angelvin, animateur de télévision et acteur, fut arrêté à New York, le 21 janvier 1962 pour trafic d'héroïne par Sonny Grosso dans le cadre de la lutte contre la French Connection. Un peu auparavant, les agents du Bureau des Narcotiques et des Drogues Dures avaient saisi 10 kilos de drogue à Brooklyn et arrêté François Scaglia, qui connaissait l'animateur. Ce dernier aurait transporté 52 kilos de d'héroïne pure dans sa Buick arrivée par paquebot en échange de 10 000 $, croyant que son statut d'animateur le mettrait à l'abri des soupçons.

Il avait acheté la belle américaine d'occasion, sa culpabilité ne fit plus aucun doute. Il plaida coupable pour bénéficier de l'allègement prévu par la législation américaine et fut condamné le 15 septembre 1963, à une peine de six ans de prison.

 

Une note de la CIA datée de 1961 accuse le représentant de Ricard en Amérique du Nord, Jean Venturi d'être aussi le distributeur de la French Connection. Il n'a pas été inquiété, mais a été prié de quitter le territoire des États-Unis en 1967.

 

Vincent Papa et Anthony Loria Sr, deux poids lourds de la fameuse French Connection faisait partie de la French aux Etats-Unis. Pour cela, elle avait corrompu un grand nombre de policiers de la New York City Police Department. Même de nos jours, on n'est toujours pas arrivé à mesurer le degré de cette corruption. Mais ce qui est sûr, c'est que ce sont des policiers en uniformes qui avaient accès aux saisies de plusieurs centaine de kilos de drogues, provenant de la French Connection, et qui les subtilisaient contre de la farine de brioche.

Le subterfuge fut découvert lorsque des policiers non-corrompus découvrirent des insectes mangeant les colis de fausse héroïne.

Les autorités estiment que le vol pourrait s'élever pour une valeur à la revente dans la rue à environ 70 millions de $. Certains conspirateurs furent condamnés à des peines de prison, dont Vincent Papa.

Vincent Papa sera plus tard assassiné dans le pénitentier fédérale d'Atlanta.

Le témoignage de Frank Serpico devant la Commission Knapp de la DEA confirmera les faits.

 


Années 1970

En 1970, la consommation aux USA d'héroïne était estimé à 49 tonnes. La French Connection chuta lorsque les autorités françaises arrêtèrent un certain nombre de trafiquants, suite aux injonctions, le 17 juin 1971, de l'administration Nixon.

Santo Trafficante Jr, Parrain de la Famille de Tampa, en Floride, est soupçonné d'avoir joué un rôle dans le démantellement de la French Connection en faisant jouer de ses réseaux auprès de Richard Nixon. Nixon décréta la toxicomanie comme ennemie public N.1, suite à la mort de 14100 américains par overdose au USA en 1970.

 

En février 1972, les douaniers français arraisonnent le chalutier "Caprice des temps" au large de Marseille et opèrent une saisie record de 425 kg d'héroïne. Cette saisie marque la fin de l'apogée de « la French ». Ce n'est pas à cette date, loin s'en faut, que la French a été démantelée, il faut citer après cette saisie record effectuée par les douanes, le démantèlement par la police judiciaire de Marseille de plusieurs laboratoires de transformation de morphine base en héroïne, le plus célèbre étant celui découvert à Aubagne connu sous le nom de « Labo Césari ». 

 

La French Connection aurait été financée par l'argent de la Gestapo française par l'intermédiaire d'Auguste Ricord, agent de Henri Lafont, arrêté en septembre 1972, jugé et condamné aux États-Unis.

 











 

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